Sous l’ombrage des
grands arbres rescapés de la déforestation, on rencontre partout des cacaoyers.
Le Ghana est en
effet le deuxième pays producteur de cacao au monde. Dans les villages où nous
avons pu aller, la grande majorité des fermiers cultivent cette denrée.
Environ 5 ans après
avoir semé les graines, les petits arbres commencent à donner des baies de
cacao. D’abord vertes, les baies mûrissent et deviennent ensuite jaune ou rouge
selon l’espèce (non, il n’y a aucun rapport avec chocolat blanc et chocolat
noir !).
Les fermiers les récoltent alors et
collectent les feves qui se trouvent à l’intérieur des baies. Celles-ci sont
entourées d’une pellicule blanche très sucrée qui a goût de mangue. Ca fait un
très bon goûter lorsque l’on se retrouve perdu dans la brousse !
Une fois les feves récoltées, les fermiers les font sécher au soleil sur de grandes
« tables » construites en bois. On trouve dans chaque village
quelques unes de ces grandes « tables ». La nuit, ils enferment les feves dans une bâche pour éviter tout contact avec l’humidité. Quand les feves sont sèches, elles partent pour les coopératives localisées dans de
plus grosses villes. Celles-ci produisent la pâte de cacao qui est ensuite
exportée dans les pays occidentaux pour la fabrication du chocolat.
Au fil des
rencontres et des discussions, nous sommes quand même amenés à nous poser
quelques questions sur ce genre de culture.
Tout d’abord, nous
avons été surpris de ne pratiquement pas trouver de chocolat ici. Les gens des
villages ghanéens produisent le cacao pour « les hommes blancs »,
mais n’en consomment pas du fait de sa rareté et de son prix. Certains fermiers
ne savent sans doute même pas à quoi ressemble le chocolat ! Ah, la
mondialisation !
Ensuite, beaucoup
ont abandonné les cultures vivrières (principalement plantain, cassava, yam),
pour cultiver du cacao qui est (ou était) plus rémunérateur. La nourriture est
alors achetée à d’autres fermiers ou importée (une grande quantité de riz est
importée d’Asie). Le problème est que cela les rend totalement dépendants des
pays occidentaux : si un jour les cours s’effondrent à la suite d’une
crise américaine ou parce qu’un scientifique aura déclaré que le chocolat est
cancérigène, nos fermiers se retrouvent sans rien.
Enfin, les graines
des cacaoyers plantés proviennent des coopératives. Celles-ci ne fournissent
plus depuis une dizaine d’années que des plants « hybrides », au
rendement meilleur. Toutefois, ces plants pompent beaucoup plus de nutriments
dans le sol. Des études ont montré que les sols s’appauvrissaient, rendant
impossible une production durable de cacao, voire d’autres plantes.
On a aussi entendu
parler de l’introduction de graines OGM par les coopératives, avec tous les
problèmes que cela peut poser, mais ça, c’est un autre débat…
Voilà, Le but de
cet article n’est pas de vous faire arrêter de manger du Nesquick ou des
profiteroles, juste que vous sachiez comment le chocolat que l’on mange tous
les jours est produit.
La solution
serait-elle le commerce équitable ? La question reste ouverte…